Le Prânâyâma – प्रानायाम​ – Techniques d’Allongement du Souffle

 

La respiration est un geste naturel, elle nous accompagne toute notre vie depuis notre première inspiration à la naissance jusqu’au dernier souffle de notre vie.

Ce geste respiratoire si intime nous est souvent inconnu car est il est moins important que les autres gestes de la vie comme marcher, manger, parler….

D’une manière générale, les gens ont peu conscience de leur respiration car ce mouvement du flux de l’air dans les poumons se fait automatiquement sans que l’on s’en rende compte sauf en cas de nécessité absolue comme un effort physique intense ou une forte émotion.

Nous sommes les seuls êtres sur terre qui avons la capacité de modifier notre respiration de façon consciente.

En yoga, la respiration est l’élément le plus important pour bien réaliser les postures. La respiration devrait être mis en place dès les premières minutes du cours et mettre en place une respiration en premier va lui donner du sens. Cette respiration sera en adéquation avec le cours et les postures proposées et cela vous permettra de vous accompagner tout le long du cours. Ainsi, les postures pourront être faites avec plus d’aisance et par conséquence le bien-être et la détente vont s’installer.

En yoga, les exercices de respiration sont appelés Prânâyâma (du mot Prâna force vitale qui est en nous et qui nous anime et du mot Yâma allongement du souffle). Pour bien comprendre le phénomène de la respiration, il faut savoir qu’en moyenne nous respirons inconsciemment entre 16 à 18 inspires-expires dans une minute. En yoga,  nous allons allonger ce souffle et arriver à 6 ou 8 inspires-expires dans le même temps. On va donc prendre moins d’oxygène car la pression en oxygène va diminuer et la pression en gaz carbonique va augmenter. Ceci aura pour effet de calmer les centres nerveux.

Dans le livre Hatha Pradipika sur la pratique du yoga, au 2ème chapitre sur la respiration il est dit que lorsque la posture est fermement établie, le yogin prenant une alimentation salutaire et modérée doit se consacrer au Prânâyâma selon la loi enseignée par son maitre. Lorsque le souffle est agité l’esprit est agité et lorsque le souffle est immobile l’esprit est immobile, le yogin peut alors atteindre le paradis.

Le souffle qui est l’intermédiaire entre le corps et le mental va se modifier selon les critères émotionnels et c’est grâce au souffle qu’on pacifie le mental. Ainsi la respiration consciente va avoir un effet physiologique et psychologique et va être ressenti dans tout le corps.

Nous avons donc la possibilité de manière volontaire d’expirer, d’inspirer et de retenir notre souffle. On peut ainsi moduler la respiration selon quatre phases; inspiration, rétention du souffle poumons pleins, expiration et rétention du souffle poumon vide. Ces quatre temps sont nommés en Sanskrit Puraka (inspiration active), Rechaka (expiration active), Antar Kumbakha (Suspension poumons pleins) et Bayhia Kumbakha (Suspension Poumons Vides).

On va pouvoir avec les quatre temps donner un rythme et une amplitude à la respiration. Il faut d’abord observer l’amplitude de son souffle et ressentir la détente qu’elle apporte. Puis on peut moduler sur les longueurs des inspirations, des expirations et les rétentions et y ajouter un rythme, une cadence avec des ratios différents.

Si on augmente fortement l’inspiration active, il y aura un effet d’excitation car on apporte trop d’oxygène au corps par contre si on allonge l’expiration active il y aura en effet calmant car on va augmenter le gaz carbonique dans les poumons. Il est donc important que l’expiration active soit toujours plus longue que l’inspiration active. C’est une règle importante à respecter en respiration yoguique. Cependant, il est possible d’allonger l’inspiration mais en augmentant la rétention poumon plein uniquement et non l’inspiration active seule.

L’allongement de l’expiration s’appelle en sanskrit Langhâna et l’allongement de l’inspiration s’appelle Bhrimâna

Après avoir modifié les amplitudes de la respiration, on peut maintenant modifier le temps en venant ralentir la respiration et y ajouter un rythme ou une cadence. Deux possibilités s’ouvre à nous, avoir un temps égale (Sâma Vritti) ou un temps différent (Visâna Vritti) et y ajouter des ratios différents.

On peut aussi venir travailler la respiration qu’avec une seule narine ou avec les deux.

Vous le voyez bien, il y a ainsi des centaines de possibilités de travailler la respiration, en modifiant l’amplitude, en modifient le temps des respirations et sa cadence et enfin venant respirer soit par une narine ou les deux.

Les multiples techniques qu’il faudra apprivoiser lentement avec l’aide d’une personne qualifiée. Car comme nous avons pu le voir, cela peut apporter des changements non seulement physiologiques mais aussi psychologiques.

Pour être complet parmi les techniques de respiration en yoga, nous avons aussi la possibilité de créer des freinages de la respiration au niveau des cordes vocales ce qui va provoque un son de léger froissement. La respiration ujjâyî (souffle victorieux) va ralentir la respiration en utilisant la gorge. C’est une respiration sonore qu’on réalise en resserrant la glotte au fond de la gorge. Pour ce faire, et bien comprendre la technique, essayez d’expirer par la bouche comme si vous vouliez nettoyer une paire de lunettes. Faites la même chose mais par le nez bouche fermée ou bien prononcer la lettre H par la bouche Hhhhhhh et faire de même bouche fermée.

Ces techniques sont à faire confortablement assis ou encore assis sur une chaise si la position assise au sol est difficile à tenir longuement. Ces moments de respiration consciente peuvent être faits au début, pendant ou à la fin d’un cours de yoga et accompagnés par un enseignant qualifié. Pour aller vers ces Prânâyâma, je vous propose donc d’assister à un stage de yoga comme celui du dimanche 8 février 2015.

 

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