Pourquoi pratiquer le yoga et comment ?

Comment cheminer vers un yoga débarrassé de nos conditionnements ?

Quand on pousse les portes d’un cours de yoga la toute première fois, nous y allons pour diverses raisons. En général, il s’agit de trouver de la détente par une prise de conscience d’un mal-être physique ou psychologique. Il peut s’agir aussi d’un conseil d’un(e) ami(e) afin de découvrir ou redécouvrir son corps qui est maltraité par nos sociétés exigeantes.

Mais bien après quelque temps de pratique assidue, on vient se poser la question ; pratiquer le yoga, pourquoi ?

Le mot pratiquer vient du grec praxis qui signifie action, le fait d’agir et d’entreprendre. Nous sommes donc ici dans la vie pratique de son expérience. Or le mot yoga vient de la racine sanskrit yuj qui signifie joindre. Mais joindre quoi ? Les textes anciens philosophiques définissent le yoga comme un moyen de joindre notre conscience individuelle (âtman) à la conscience universelle (Brahman) par l’action. Le yoga serait donc une pratique ayant un résultat, un point vers lequel on se dirige. Il s’agit de découvrir cet état où tout notre être est unifié en ressentant une liberté intérieure due à nos conditionnements, tout en acceptant que tout change en nous-même mais aussi dans le monde extérieur.

Ainsi le yoga serait « agir avec pleine conscience, avec une totale attention dans tous les actes de la vie quotidienne. On arrive donc au deuxième Yoga Sûtra de Patanjali : Yoga Chitta Vritti Nirodah c’est à dire le yoga est l’arrêt de l’activité automatique du mental qui est placé comme un postulat. Suivi de la troisième sûtra : Tadâ Drashtuh Svarûpé Avashânam c’est à dire alors se relève notre centre, établi en lui-même. Mais pour y arriver à révéler notre centre il faut au préalable comprendre nos états agités « kleshas », nos souffrances, nos afflictions pour arriver progressivement à une véritable conversion de notre nature en venant mettre en pratique les huit étapes appelées Ashtanga-yoga :

Yama : règle de vie dans la relation avec les autres

Niyama : règle de vie dans la relation avec soi-même

Asana : pratique des postures

Prânâyâma : pratique de la respiration

Pratyâhâra retrait des sens

Dhâranâ : état de concentration

Dhyâna : méditation

Samâdhi : état d’unité totale

Après que les préceptes aient été établis, le pratiquant en yoga peut alors entrer dans le cœur de la pratique. Le premier critère porte sur l’intensité de la pratique « tapas » qui va entrainer la destruction de l’impureté de son corps. Tapas manifeste l’ardeur, une certaine ascèse afin de libérer le corps de tous ses blocages physiques et psychologiques. Cette ascèse se fera progressivement « vinyasa ». Cette progression nous aidera à être vigilant afin d’éviter de rentrer trop rapidement dans la posture à retenir notre envie de copier des modèles idéaux que nous présentent certaines photos ou vidéos surtout très à la mode de nos jours. La pratique du yoga est là pour nous réconcilier avec notre corps en étant à l’écoute de ses rythmes et besoins surtout avec la pratique du souffle. Cette attention au corps s’élargie progressivement à l’ensemble de l’être. Cette prise de conscience nous fera ressentir les énergies qui circulent en nous mais aussi à l’extérieur de notre corps. Cet état de légèreté emplit notre cœur de joie profonde et nous offre un aperçu de notre destin d’être humain.

Comment pratiquer le yoga au quotidien ?

Il faut au préalable trouver un rythme régulier qui peut être journalier ou plusieurs fois par semaine. Il faut ensuite trouver un lieu adapté à la pratique (salle de yoga, une pièce chez soi, une plage …). Au cours de cette pratique peux survenir des obstacles comme le manque d’entrain. Il se peut aussi que par cette régularité de postures parfaites, de respiration régulière et d’assise en méditation, de tout vouloir abandonner. Le doute s’installe. Ces doutes nous font souffrir. Il faut s’arrêter prendre, du recul et ainsi nous aurons moins de doute par rapport à l’action. Il est important d’éviter de s’identifier de trop à l’objet de nos actions. Cette expérience de la dualité est due à avidyâ, l’ignorance de ce qui est vrai. Ainsi l’identification entre ce qui est vu et celui qui voit cette réalité s’efface. Alors le spectacle n’a plus d’existence et c’est la libération du spectateur. Donc concrètement il faut mettre de la distance entre la posture et le sol et son environnement. Faire le guetteur, catush pâdâsana avec une juste distance entre le corps et le sol. La pratique s’effectue dans un espace-temps qui devient rituel en libérant notre égo ahamkâra et en rebranchant à la source de vie, la joie ânanda. C’est alors qu’un véritable lâcher-prise s’opère et notre corps tout entier s’ouvre au monde et rend hommage à la vie.

 

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