La posture de l’assise

S’il ne devait avoir qu’une seule posture en yoga c’est bien celle de l’assise au sol en lotus, demi-lotus ou bien encore en tailleur. Cette posture devrait être l’aboutissement d’une séance de yoga, car terminer par cette posture fait appel à la méditation.

L’assise avec un dos droit est à tout instant un repos vigilant de tout le corps. En yoga, cette posture ne devrait pas uniquement être considérée comme une simple technique. Elle constitue davantage à l’obtention d’une attitude intérieure qui facilitera la recherche de l’absolu. Cette intériorité est fondamentale car elle ne réalise l’assise intérieure que sur celui qui cesse de faire l’effort de s’assoir. En effet, l’assise est l’attitude de l’éveil et de la sagesse. Elle est la représentation la plus classique de la plénitude intérieure dans la majorité des philosophies et religions de l’hindouisme, du bouddhisme, du jainisme, chez les sikhs et même jusqu’au Japon avec le Zen et le Tao en Chine. La plus ancienne représentation connue d’un homme assis le dos droit, les jambes fléchies et les pieds en contact devant le pubis est celle qui a été découverte dans la vallée de l’Indus à Mohenjo-Daro au Pakistan. Cette statue date d’environ 2 500 ans avant notre ère.

Selon le dictionnaire le Robert, le mot assis est défini par s’appuyer sur son séant. Nous le faisons tous les jours que ce soit sur une chaise, un fauteuil, un canapé ou même sur le trône des toilettes. La position de la colonne vertébrale est essentielle. Elle doit être naturelle, sans effacer les courbures de la colonne. La position juste consiste à laisser les voussures naturellement tout en étirant légèrement le sommet de la tête vers le haut. Les jambes croisées permettent une recherche d’équilibre parfait dans la verticalité de l’épine dorsale. Cette posture favorise l’arrêt du mental et les conditionnements. C’est pourquoi elle s’impose comme la posture clé de la méditation. La parfaite assise est celle dite du lotus ou padmāsana avec les jambes repliées en les croisant et en plaçant les pieds vers le haut. L’image du lotus ne doit évidemment rien au hasard car elle évoque le lien entre la vase dans laquelle elle est se repose et le ciel. Ainsi le lotus relie les ténèbres à la lumière. Les analogies avec le corps du yogi semblent évidentes. Les racines dans la vase, représente notre zone viscérale, génitale et anale et nos origines. Issue de cet espace racine, la tige monte à la verticale qui figure la colonne vertébrale et la montée de la sève qui est la montée de la kundalini (la conscience-énergie) ; puis l’élévation se fait vers la lumière, vers l’éveil de la pleine conscience. La position spécifique des jambes croisées établit la ligature du bas du corps exerçant une belle poussée de l’énergie vers le haut du corps. La fleur évoque la tête et cet éveil à la dimension spirituelle. Dans le hatha-yoga, l’étirement de la colonne vertébrale doit son importance au fait d’être souvent associé à cet éveil de la circulation de l’énergie vitale depuis sa base jusqu’au sommet de la tête. Dans cette posture parfaite, les polarités gauche (féminine/lune) et droite (masculine/soleil) s’effacent dans la conscience centrale de la colonne.

La posture du lotus est difficile à réaliser pour beaucoup de personne car elle nécessite une grande souplesse, de grandes ouvertures de hanches et ne pas avoir des genoux réticents. Il est préférable de privilégier d’autres postures comme le demi-lotus, le tailleur ou encore celle d’être assis sur une chaise. Quel que soit la posture choisie, le bassin doit être stable et une pression doit être faite vers le sol pour éprouver une sensation d’enracinement. Les genoux doivent se situer à la même hauteur l’un de l’autre et la colonne verticalisée. Les épaules et omoplates sont abaissés et la tête redressée et de face. La nuque doit être en recul, légèrement étirée sans tension du cou et enfin le sommet de la tête dirigé vers le ciel.

Vous voyez bien que cela nécessite une très grande vigilance et attention pour réaliser la posture de l’assise et surtout de pouvoir y reste longuement. Cette nécessité du non-effort vigilant amène chacun à choisir une variante afin d’avoir un corps en parfait repos.

En vue de rester longuement en position assise, il est important de faire une longue préparation. Cette préparation est nécessaire afin d’éviter les risques de douleurs dans le dos et aux genoux. C’est la raison pour laquelle, on propose en général la posture de l’assise en fin de cours afin d’amener le yogi vers la méditation.

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