Promenade avec les dieux de l’Inde : épisode1

Cette newsletter est un résumé du livre de Catherine Clément « Promenade avec les dieux de l’Inde », édition Points Sagesse.

Dans le cadre de notre voyage en Inde du sud du 22 novembre au 8 décembre, je vous propose de découvrir le panthéon des dieux Hindous afin de mieux comprendre l’architecture et l’iconographie que nous allons découvrir lors de ce voyage.

Tout commence un jour. Ce jour n’est pas daté, il ne peut jamais l’être car en Inde la rationalité, la datation et la manière de tout mettre au carré n’est pas dans les traditions. Dix ans ou mille ans ou encore dix millions d’années ont peu de signification. Mais avec notre esprit cartésien nous avons besoin de savoir quand est-ce que cela a commencé ? Et de vous répondre : ça dépend. Cela dépend de plusieurs facteurs, d’événements, de circonstances et de lieux ….

Ainsi tout commence avec le dieu Brahma. Il est le dieu créateur. Il y a peu de temples qui sont dédiés à Brahman, vous en verrez qu’un seul dans le Rajasthan sur le lac de Pushkar. Brahma est un dieu faible car il ne peut rien faire sans l’aide d’autres dieux et demi-dieux. Brahma est né dans un œuf d’or cosmique. Et de cet œuf est né un vieil homme barbu et fripé et une très belle jeune femme Sarasvatî, sa parèdre, son alter-égo. Elle est la déesse des arts, de la parole et de la connaissance. Sitôt sorti de son œuf d’or, il crée les cinq feux qui se positionnent tout autour de lui, en haut, à droite, à gauche, devant et derrière. C’est l’ascétisme, l’ardeur de sa concentration et de sa méditation qui rend docile le pouvoir de l’esprit. En yoga nous parlons de tapas, l’ardeur de la pratique. A la naissance de Brahma, il est pourvu de cinq têtes et il n’arrête pas de regarder Sarasvatî qu’il convoitise. Et pour résister à la tentation, la cinquième tête qui est positionnée vers le haut a les yeux tournés vers le ciel pour éviter de la regarder.

Mais la création du monde est difficile à faire car Brahma est un dieu qui a besoin d’autres dieux pour parfaire cette création. Il ne peut rien faire sans les dieux Shiva et Vishnou.  Ils sont inséparables de la Trimurti qui est la partie manifestée de la divinité suprême qui se fait triple pour présider aux différents états de l’univers. Ainsi sont créés les plantes puis les animaux, et enfin les hommes. Les hommes sont en dernier car ils souffrent de leur ignorance d’existence.

A la fin de la création, quand la tempête c’est calmée apparaît alors Vishnou qui se repose sur un serpent (Naga) dans un océan de lait. Mais ce sommeil n’est pas un sommeil humain, c’est un sommeil yoguique qui est une retraite de la conscience à l’intérieur de soi.

A eux trois, le monde va pouvoir tourner grâce à une force qui pose (Brahma), une force qui détruit (Shiva) et une force qui maintient (Vishnou).

A la suite de la création, le déluge survient avec l’eau qui envahie toute la terre et comme dans la Bible avec l’arche de Noé un homme va apparaitre, Manu. Et dans cet océan, un poisson va naitre : Matsya (Voir la posture du poisson Matsyendrasana). Plus tard, on apprendra que Matsya est un avatar de Vishnou et il va créer un bateau pour sauver les plantes, les graines et les animaux. Cela nous vous rappelle-t-il pas quelque chose ?

Ainsi les dieux descendent sur terre sous des formes différentes. Vishnou apparaît lui même sous dix formes. Dans l’ordre d’apparition, il y a le poisson Mastya, puis Narasimha l’homme-lion, puis Kurma la tortue, le sanglier Varaha, le nain Vamana, le dieu Rama, encore le dieu Rama, le dieu Krishna, Bouddha et enfin Kalki le fameux cheval blanc.

Dans ce déluge, Vishnou va baratter l’océan afin de trouver la substance ou la nourriture la plus divine, l’ambroisie ou le nectar des dieux appelé en sanskrit Amrita.

Parmi les avatars de Vishnou, l’histoire du nain Vamana est intéressante à expliquer. Un jour, le nain Vanama se présente devant le roi Bali. Celui-ci a été rendu invincible par son précepteur car il était trop orgueilleux. Vamana demande alors au roi Bali de lui donner un tout petit terrain aussi grand que trois de ses pas. Le précepteur prévient le roi que le nain est Vishnou. Mais le roi ne le croit pas et lui donne le terrain. Alors Vamana, fait un pas et envahi la terre puis un deuxième et envahi le ciel. Et comme il s’apprette à  faire le troisième pas, le roi orgueilleux voyant s’être fait berner, pose sa tête sous le pied de Vishnou. Le roi Bali est alors sous la totale domination.

La suite de la promenade à découvrir à la prochaine newsletter de juillet ! 😉

 

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